« L’agriculture française sera de plus en plus dépendante des actifs non familiaux »
François Purseigle est professeur des universités en sociologie des mondes agricoles à l’INP-Agro Toulouse et chercheur associé au Cevipof Sciences Po Paris. Lors de la rédaction de son dernier ouvrage, Une agriculture sans agriculteurs, sorti en octobre 2022, le sociologue a mesuré les attentes des futurs agriculteurs (trices).

Selon vous, sur quel axe (1) la loi d’orientation agricole doit-elle le plus travailler pour répondre aux enjeux futurs ? François Purseigle : « Ce qui est pertinent, c’est de mettre l’accent sur le renouvellement des actifs et sur la nécessaire montée en compétences des producteurs agricoles. Nous avons une population agricole qui est bien formée, mais l’enjeu, c’est de la rendre plus compétente pour qu’elle s’adapte à des changements structurels. Ensuite, les exploitations actuelles sont de moins en moins organisées autour d’un travail familial : un agriculteur est autant amené à s’installer qu’à manager. Les agriculteurs font également face à deux types de défi. Le premier concerne le renouvellement des actifs et le second est la capacité de créer de la valeur à l’échelle de la ferme. À tout cela, s’ajoute une nouvelle donnée : la gestion des aléas environnementaux. Tous ces axes de travail sont donc interdépendants. »...
La suite est réservée à nos abonnés.