Elevage
Médecine vétérinaire : la vente d’antibiotiques en baisse
Les ventes d’antibiotiques en médecine vétérinaire ont reculé de 10,7 % de 2020 à 2021, selon le dernier bilan de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
L’exposition des animaux aux antibiotiques a diminué de 3,2 % en un an quand les volumes de ventes d’antibiotiques ont reculé de 10,7 % de 2020 à 2021, selon le bilan annuel de l’Anses. Un recul des ventes et de l’exposition des animaux qui s’inscrit dans la continuité des efforts engagés dans le cadre des deux plans Écoantibio.
En 2021, 371 tonnes d’antibiotiques ont été vendues pour un usage vétérinaire, soit une diminution de 59,5 % par rapport à 2011, année de référence correspondant au début du premier plan Écoantibio. Si l’on tient compte de la posologie de chaque molécule, l’exposition des animaux aux antibiotiques a diminué de 3,2 % entre 2020 et 2021 et de 47 % depuis 2011. Les animaux d’élevage sont toujours moins exposés : - 0,9 % chez les bovins, - 7,2 % chez les porcs, -8,6 % chez les volailles et - 12,7 % chez les lapins entre 2020 et 2021. La tendance est inverse chez les animaux domestiques (chats/chiens) dont l’exposition bondit de 9,9 % en un an. Cette évolution serait liée à une « médicalisation » plus importante de ces espèces, avance l’Anses. On observe également une hausse de la consommation d’antibiotiques chez les chevaux (+17,7 %) dont les populations sont vieillissantes.
Forte baisse chez les lapins
Ces évolutions sont à mettre en regard avec les données antérieures. Entre 2019 et 2020, l’exposition des volailles et des porcs avait diminué (respectivement de 9,7 % et 3,2 %) alors qu’elle augmentait chez les lapins de 2,5 % et chez les bovins de 2,9 %. La forte baisse chez les lapins en 2021 peut s’expliquer par l’entrée en vigueur cette année de l’interdiction de l’usage des antibiotiques en prévention et par la publication de guides de bonnes pratiques édités par la filière. L’utilisation des antibiotiques d’importance critique, indispensables en médecine humaine, a « très fortement diminué en médecine vétérinaire depuis quelques années, de même que la résistance contre ces antibiotiques », observe l’Anses. Ainsi, l’exposition aux fluoroquinolones et aux céphalosporines de dernière génération a baissé respectivement de 87,7 % et de 93,8 % depuis 2013. Il en est de même pour la colistine qui n’est pas un antibiotique critique mais dont la surveillance est renforcée (-66,6 % d’exposition par rapport à 2014-2015). L’antibiorésistance augmente seulement pour deux molécules (amoxicilline et amoxicilline-acide clavulanique) et chez toutes les espèces suivies, sauf les dindes. Chez les bovins, la diminution de l’antibiorésistance « semble avoir atteint un palier » : les taux de bactéries résistantes sont stables ou à la hausse selon les antibiotiques. L’utilisation d’antibiotiques est fréquente pour traiter les veaux et les vaches laitières atteintes de mammites.
J. G.