Chambre d'agriculture

Dernière session sur fond de crise

« Tout seul, je n’aurai rien fait. C’est grâce au travail que nous avons conduit tous ensemble que nous avons pu obtenir des résultats. Beaucoup de personnes ont travaillé dans l’ombre et ont permis de faire avancer énormément de choses. Je souhaite bonne continuation à ceux qui arriveront après moi. » Le 26 novembre, à La Tour-de-Salvagny, Gilbert Guignand présidait sa dernière session en tant que président de la chambre régionale d’agriculture, l’occasion de rappeler pour l’agriculteur de Haute-Loire que c’est l’énergie de l’ensemble des membres élus de la session et des équipes administratives qui permet de faire avancer les choses. Pour autant, si une page semblait commencer à se tourner, cette session se tenait dans un contexte économique et politique assez particulier où l’engagement de chacun est plus que jamais nécessaire.

L’agriculture, intérêt majeur

« Nous devons façonner l’avenir de nos agriculteurs en place et à venir. Nous avons la plus belle agriculture du monde, nous devons tout mettre en œuvre pour conserver cette place. L’agriculture doit être reconnue d’intérêt majeur comme l’avait promis le gouvernement Attal. Il nous faut une simplification réelle, une simplification qui se fait jusque dans les cours de ferme. […] Chaque jour, nous perdons malheureusement du volume et cela ne peut plus durer. Nous devons avoir le soutien plein et entier du gouvernement en place [la session s’est tenue avant le vote de censure et la démission du gouvernement effective depuis le 4 décembre. NDLR], pour que nous ayons les moyens de maintenir une agriculture à la hauteur des enjeux », a clamé Michel Joux, président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes alors que le réseau FNSEA-Jeunes agriculteurs appelle ses adhérents à se mobiliser à nouveau.

Pour une vraie sortie de crise

C’est en ce sens que la majorité des élus présents ce 26 novembre a voté une délibération arguant pour une vraie sortie de crise agricole. Ainsi, la session de la chambre régionale d’agriculture a notamment demandé des mesures conjoncturelles et de trésorerie, une simplification administrative drastique, l’inscription d’urgence à l’agenda parlementaire d’une nouvelle loi Égalim, la reprise urgente de la loi d’orientation agricole ou encore la cessation des incohérences européennes et mondiales. Autant de revendications d’autant plus prégnantes aujourd’hui que la France se retrouve depuis le 4 décembre sans gouvernement et que l’Union européenne a validé l’accord avec le Mercosur le 6 janvier. Au niveau régional, les agriculteurs peuvent toutefois compter sur l’appui du conseil régional. C’est en tout cas en substance ce qu’a rappelé le vice-président de l’agriculture, Olivier Amrane. « Nous ne sommes pas là pour vous apprendre votre métier, mais travailler avec vous pour tout mettre en œuvre pour que votre métier soit reconnu à sa juste valeur. Ensemble nous arrivons à réaliser de belles choses », a-t-il affirmé en rappelant la réussite des plans filières régionaux ou encore le succès du Feader qui n’a pas connu d’année blanche en Auvergne-Rhône-Alpes.

Un des plus beaux métiers

Surtout, tous s’accordent à dire que le métier d’agriculteurs est l’un des plus beaux au monde et qu’il est plus que nécessaire de le promouvoir. « Nous sommes tous persuadés que nous avons un avenir radieux », a clamé Gilbert Guignand. À Bruno Ferreira, directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt d’ajouter : « Il faut être positif et montrer que c’est un métier que vous aimez, que vous ne faites pas par dépit ».

Marie-Cécile Seigle-Buyat