CYNÉGÉTIQUE
La baisse des accidents mortels de chasse se confirme

Comme chaque année, fin juillet, l’Office français de la biodiversité (OFB) a dressé le bilan de l’accidentologie à la chasse de la saison cynégétique écoulée (2023-2024). Bilan.

La baisse des accidents mortels de chasse se confirme
En vingt ans, les accidents de chasse ont baissé grâce notamment aux opérations de prévention. ©Philippe Massit_OFB

Le nombre d’accidents mortels, comme lors de la saison 2022-2023, se situe à un niveau historiquement bas, avec six décès de chasseurs à déplorer. Ce chiffre confirme la tendance à la baisse des accidents mortels (moins 77 % sur 20 ans). Les chiffres constatés s’inscrivent dans une baisse structurelle de l’accidentologie depuis les années 2000. En revanche, la saison cynégétique 2023-2024 se caractérise par une augmentation des accidents, au nombre de 97, dont 58 graves, par rapport aux trois saisons précédentes. La trajectoire reste malgré tout à la baisse, avec une diminution de 42 % du nombre d’accidents en 20 ans. La part des non-chasseurs parmi les victimes diminue également : ils étaient 12 à subir un accident en 2023-2024 contre 23 la saison précédente. Comme chaque année désormais, la chasse au grand gibier, avec plus de 1 500 000 spécimens prélevés cette saison, génère plus d’accidents que celle au petit gibier (55 % contre 45 %). Il s’agit également du mode de chasse qui occasionne les accidents les plus dangereux, en raison notamment des munitions utilisées.

Non-respect des angles

Comme lors des saisons précédentes, le non-respect de l’angle des 30° reste la principale cause des accidents (42 %) lors des chasses au grand gibier. Cette proportion est en augmentation par rapport à la saison passée (33 % en 2022-2023). Enfin, on observe une augmentation du nombre des auto-accidents, qui représentent 40 % des accidents, dont 3 mortels. Une mauvaise manipulation de l’arme est le plus souvent en cause.

Les tirs vers les habitations

S’agissant des dommages matériels causés par l’utilisation d’une arme, sans blessure corporelle, l’OFB observe une augmentation des signalements (103 contre 84 l’année précédente). Sur les 103 incidents recensés, 56 concernaient des tirs vers les habitations, 18 vers des véhicules et 29 sur animaux domestiques. Il est impossible de déterminer si cette augmentation statistique est liée à une augmentation du taux de déclaration des incidents ou si elle reflète une réelle augmentation des situations dangereuses. En tout état de cause, cette augmentation significative des incidents signalés démontre qu’il est indispensable de continuer à former, informer et sensibiliser les chasseurs sur les risques liés aux tirs vers les habitations, les routes, les chemins ouverts au public, les animaux domestiques… Par ailleurs, la formation décennale à la sécurité, mise en place par la loi chasse de 2019, permet une remise à niveau des règles de sécurité. D’ici 2030, l’ensemble des chasseurs auront suivi cette formation obligatoire.

Source OFB

La chasse à la tourterelle des bois interdite jusqu’au 30 juillet 2025

Dans un arrêté publié le 27 août au Journal officiel, le ministère de la Transition écologique a prolongé l’interdiction de la chasse à la tourterelle des bois jusqu’au 30 juillet 2025 sur l’ensemble du territoire métropolitain. La population nicheuse de tourterelle des bois (Streptopelia turtur), estimée en 2009 entre 397 000 et 480 000 couples, a diminué de 48 % entre 1989 et 2015 et de 44 % sur les dix dernières années.

Une expérimentation pour les viandes de gibier

Dans une instruction du 1er août, sur les règles générales encadrant la mise sur le marché des viandes de gibier sauvage, le ministère de l’Agriculture a mis en place un dispositif expérimental pour valoriser le gibier tué par les chasseurs. Cette instruction de plus de 40 pages, autorise « certaines associations de chasse à dépouiller et découper le grand gibier sauvage avant fourniture à un commerce de détail local ». À ce jour, moins de 4 % du grand gibier sauvage tué en France est traité et 70 % de la viande gibier consommée aujourd’hui en France est importée. L’objectif est d’inverser ces courbes, en assouplissant quelques règles, mais sans faire l’impasse sur l’aspect sanitaire. Pour l’heure, cette expérimentation ne concerne qu’un petit nombre d’associations de chasse (une quinzaine) et pour un temps limité : du 1er octobre 2024 au 1er avril 2025. Si cette expérimentation est concluante, elle pourrait être reconduite.