Dans les élevages, et plus particulièrement les salles de traite, nombre d’éleveurs cherchent également à faire des économies d’eau.

Facteur déterminant de la production agricole, l’eau est une ressource précieuse. Sa préservation est devenue un enjeu majeur dans le monde entier. Outre les aménagements paysagers (création de lacs ou de retenues collinaires), d’autres pratiques permettent de faire des économies d’eau. En agriculture, le choix des cultures s’avère être un paramètre important. « En effet, la consommation en eau des cultures dépend pour l’essentiel de la position temporelle, de la durée de leur cycle et du climat moyen pendant ce cycle (Amigues et al., 2006). Ainsi, le choix d’espèces et de variétés à cycle de développement raccourci ou décalé par rapport aux périodes de forte demande climatique limite les besoins en eau, et donc en irrigation, notamment durant les périodes de fortes tensions sur la ressource en eau », indique l’Inrae dans un ouvrage publié en juin 2020 sur la gestion de l’eau en milieu rural. Dans de nombreux pays européens, les cultures sont irriguées avec des eaux usées traitées, ce qui permet non seulement d’économiser l’eau mais aussi de valoriser les nutriments présents à des fins agronomiques. En France, ce type de pratique est encore peu développé et fait l’objet de nombreuses questions d’un point de vue réglementaire malgré un décret publié le 10 mars dernier.
L’eau recyclée
Dans les élevages, et plus particulièrement les salles de traite, nombre d’éleveurs cherchent également à faire des économies d’eau. Grâce à des systèmes mécanisés de recyclage des eaux blanches, ils peuvent en effet réutiliser les eaux de lavage et de nettoyage de la machine à traire pour le lavage des quais, des murs, etc. La société Refresco, spécialiste de l’embouteillage de jus de fruits et de boissons gazeuses, s’est lancée dans la valorisation de ses effluents industriels sur ses différents sites dont celui de la Drôme. Ces effluents, une fois traités et épurés, sont utilisés pour l’irrigation des parcelles culturales des agriculteurs locaux. De son côté, la pisciculture Murgat, basée à Beaufort (Isère) s’est dotée au fil des années de nombreux systèmes d’économie d’eau. En 1999 déjà, la SAS Murgat avait fait l’acquisition de deux filtres rotatifs afin de traiter ses rejets et de restituer une eau de bonne qualité dans la rivière l’Oron. La récupération des eaux de pluie est aussi une pratique assez courante dans les exploitations agricoles, en particulier au sein des élevages qui bénéficient de surfaces de toiture importantes, même si elle nécessite de se doter d’un certain nombre d’équipements (gouttières, filtres, citerne ou cuve de stockage, pompe, etc.). Si l’eau de pluie est considérée comme non potable, elle est notamment autorisée pour l’abreuvage des animaux, sous condition de réaliser des contrôles réguliers de la qualité de l’eau et de compenser par un apport de minéraux. Cette eau peut également servir pour le nettoyage des locaux et des matériels (non alimentaires), comme réserve de défense incendie, voire à une irrigation d’appoint.
A.P.