« Le lynx est encore plus discret et subtil que le loup »
Président de l’Observatoire des carnivores sauvages (OCS) basé à Geishouse (Haut-Rhin), Alain Laurent étudie le lynx depuis 1988 sur les massifs vosgien et jurassien. Le spécialiste de ce grand félin revient sur ses similitudes et différences avec le loup, notamment sur leurs stratégies de prédation.

Vous avez été pendant dix ans animateur du réseau Loup-Lynx pour la Bourgogne-Franche-Comté à l’ONCFS (aujourd’hui OFB). Vous êtes actuellement président de l’Observatoire des carnivores sauvages. Tout d’abord, en quoi consiste votre travail ? Alain Laurent : « Nous sommes une équipe de naturalistes de terrain qui réalise un travail d’observation et de pistage du loup gris, du lynx boréal et du chat forestier. Notre périmètre d’observation s’étend du massif vosgien jusqu’à l’extrême nord du massif jurassien, soit environ une trentaine de kilomètres entre Belfort et Mulhouse. Il faut savoir que la population française de lynx est principalement répartie sur les massifs du Jura, des Vosges et des Alpes. Depuis sa réintroduction (en Suisse en 1971), le lynx a rapidement fait son apparition en France. Nous avons connu dans le Bugey, dans les années 90-91, des attaques à répétition sur des moutons. Cela a aussi été le cas dans le Jura où...
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