Pac et souveraineté alimentaire seront au menu du congrès de la Fédération nationale ovine (FNO), les 12 et 13 septembre dans l’Aube. Un rendez-vous qui sera aussi marqué par la flambée de fièvre catarrhale ovine (FCO).
La FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA) tiendra son congrès les 12 et 13 septembre à Troyes, dans l’Aube, alors que la France fait face à deux sérotypes de la fièvre catarrhale ovine (FCO), le 3 au nord et le 8 au sud. À cette occasion, « nous allons demander des décisions politiques au ministre de l’Agriculture démissionnaire », a martelé la présidente de la FNO, Michèle Boudoin, en conférence de presse le 27 août. « Nous allons demander haut et fort des aménagements sur l’aide couplée ovine pour les éleveurs touchés par la FCO. » Avec « 15 à 30 % de mortalité en plus par rapport à la normale », les pertes dues à la maladie peuvent faire passer certains éleveurs sous le seuil de chargement minimal pour bénéficier des aides, les privant de subventions en 2025. « La Pac est un sujet de préoccupation majeur, une ligne rouge », a prévenu la présidente de la FNO. Par ailleurs, la FNO placera son congrès sous le signe de la souveraineté alimentaire. Lors d’une table ronde, le syndicat présentera son « plan de réarmement » pour les filières ovines. Alors que les élevages français couvrent 47 % de la consommation de viande d’agneau, la FNO veut « passer à 55 % ». Parmi les chantiers : augmenter la productivité numérique des brebis ; instaurer les conditions optimales pour produire mieux ; aller plus loin sur la loi Égalim ou encore travailler sur la RHD, a détaillé Michèle Boudoin. La FNO a invité à cette table ronde le député Julien Dive (Droite républicaine, Aisne) et l’eurodéputé Christophe Clergeau (socialiste).
Des moutons pour pâturer les couverts
Pour son congrès, la FNO a choisi l’Aube, « une terre historiquement ovine, où il n’était pas rare de voir sept troupes par village », note Jean-Roch Lemoine, secrétaire général adjoint du syndicat et local de l’étape. Loin des importants bassins ovins du Sud, le département compte « 50 éleveurs professionnels déclarant 15 000 brebis ». La production ovine y a connu un regain d’intérêt « il y a dix, quinze ans au moment de l’obligation de mettre des couverts », rappelle Jean-Roch Lemoine. Beaucoup d’agriculteurs se sont dit : « Au lieu de passer le broyeur, avec tracteur et chauffeur, autant mettre des moutons. Ils n’ont pas hésité à semer des pâtures. » Des choix qui ont conduit à la généralisation du « semi-plein air » et à un retour des prairies dans ce secteur de grandes cultures.